Xavier Gould est un artiste multidisciplinaire trans et non-binaire de Shédiac au Nouveau-Brunswick. Iel travaille principalement en art performance, tel que la drag et la réalisation de films, mais aussi en poésie au travers duquel iel explore l’identité queer dans le contexte culturel acadien marqué par l’histoire cishétéronormative. À travers de leur art, iel a comme but de défier les “normes sociales d’identité contemporaine acadienne afin d’inclure les gens de la communauté queer” (Gould, 2020a). L’identité trans et francophone de Gould est une force dans son art, et iel ont marqué la scène artistique acadienne à travers leur usage franc de chiac afin d’exprimer leur idendité queer. Dans ce texte, je soutiens que Gould contribue à la création d’un nouveau monde (world-making) à travers leur engagement actif en ce qui a trait d’identité, de positionnement, et de langue dans leur poésie. Le concept de « world-making » est définie par l’érudite féministe Sara Ahmed (2017) en tant que la création d’un « monde à l’extérieur de ce qui est fracturé même can nous le fracturons ou lorsque nous sommes fracturé nous-même » (p. 261). C’est avec leur définition de « world-making » que je me tourne vers les textes de Xavier Gould et que j’explore non seulement comment leurs “textes sont des mondes” (Ahmed, p. 14), mais aussi comment iel crée des mondes. Iel est intéressé dans l’acte de réécrire nos relations à l’histoire et à la terre et l’acte de bâtir un sens de solidarité au sein de nos communautés. Les voix acadiennes, comme minorité linguistique, n’ont toujours pas reçu de reconnaissance nationale. Une représentation acadienne diverse est importante pour le Canada puisqu’elle rendrait l’histoire et les contributions culturelles de ces gens qui sont rarement écoutés, légitimes.